Carte Antarctique

Antarctique

Péninsule Antarctique

Péninsule Antarctique - Antarctique
Péninsule Antarctique - Antarctique
Péninsule Antarctique - Antarctique
Péninsule Antarctique - Antarctique
Péninsule Antarctique - Antarctique

L'Antarctique est un continent 25x plus grand que la France dont le climat est l'un des plus rudes de notre planète ! Ce froid extrême n'a jamais permis à l'homme de s'y installer, mais durant le siècle dernier, celui-ci a cherché à découvrir ce continent glacé et bon nombre d'expéditions sont parties pour ces contrées lointaines, certaines d'entre elles ayant malheureusement fini tragiquement.

Roald Amundsen Roald Amundsen
(Wikipédia)



Robert Falcon Scott Robert Falcon Scott
(Wikipédia)



En 1773, James Cook est le premier navigateur à dépasser le cercle polaire Antarctique et à voir des icebergs australs. Il passe ainsi à proximité de l'Antarctique mais sans le voir. Et c'est seulement plusieurs décennies plus tard, plus précisément en 1820, que les côtes antarctiques ont été aperçues pour la première fois par la marine impériale de Russie. Les années 1897 et 1898 sont marquées par de nombreuses expéditions parties pour atteindre le Pôle Sud. Mais c'est en 1911 que l'expédition norvégienne conduite par Roald Amundsen atteint le Pôle Sud géographique ! La seconde personne à avoir atteint le Pôle Sud fut l'anglais Robert Falcon Scott, en janvier 1912. Ce dernier pensait être le premier à atteindre le pôle Sud mais il se rendit compte en arrivant sur place que le norvégien Roald Amundsen l'avait précédé de 5 semaines ! Malheureusement, les mauvaises conditions météorologiques, la faim et le froid rendirent le retour de l'équipe au camp de base (situé à 1 300 kilomètres de là) extrêmement difficile. Ainsi, quelques jours plus tard, tous les membres de l'expédition trouvèrent la mort au cœur de cette contrée austère... Pour la petite histoire, c'est Peter, le fils de Robert Scott, qui cofonda la célèbre ONG "World Wildlife Fund" plus connue sous l'abréviation WWF, organisme de protection de la nature et de l'environnement dont le logo est un panda.

Il s'en suit de nombreuses autres expéditions, parfois co-organisées par plusieurs pays. Puis, plusieurs expéditions "défis" ont réussi à atteindre le Pôle Sud, comme celle d'Arved Fuchs et Reinhold Messner en 1989 qui atteignent le Pôle Sud sans animaux ni aide motorisée ; ou encore celle d'Erlong Kagge en 1992-1993 qui atteint seul le Pôle Sud en 52 jours.


Antarctique

L'Antarctique est un continent constitué de terre qui est entouré de banquise en hiver et même parfois durant toute l'année. Ce continent est également appelé "continent austral" ou "continent blanc". Notre carte, qui illustre la forme de l'Antarctique, ne représente que le contour terrestre, sachant que la banquise peut parfois s'étendre jusqu'à 400 km en mer ! Voilà pourquoi la péninsule Antarctique est une terre plus accessible en été puisqu'elle est partiellement libérée de la banquise, et ce durant environ 4 mois par an (de novembre à mars). La péninsule Antarctique est la région la plus proche d'un continent habité, donc la plus accessible, puisqu'elle n'est qu'à environ 1 000 km des côtes du Chili et de l'Argentine. Deux jours de navigation sont nécessaires pour atteindre ces deux pays.

Un Traité sur l'Antarctique RCTA (Réunion Consultative du Traité sur l'Antarctique) a été signé pour éviter les colonisations. Par ce traité, l'Antarctique est aujourd'hui "à personne et à tout le monde à la fois" ! Aujourd'hui, ni l'exploitation des ressources naturelles, ni les essais militaires ne sont permis. Seule la mise en place de bases scientifiques est autorisée. Un traité indispensable car l'Antarctique regorge de ressources naturelles (pétrole, or, eau, etc.). Avant la signature du traité en 1959, 12 pays étaient intéressés par l'Antarctique et prenaient possession de territoires. Un traité devait donc être signé pour empêcher cela ; notons que le traité actuel ne fait que taire les revendications territoriales des signataires qui ne renoncent pas à leurs revendications ! En 2015, 52 pays ont signé le Traité sur l'Antarctique.

Cette région du monde est peuplée d'une faune incroyable ! Depuis 1982, une convention sur la conservation de la faune et la flore marine de l'Antarctique a été mise en place dans le cadre du Traité sur l'Antarctique. Théoriquement, la faune marine est donc aujourd'hui protégée. Malheureusement, ce n'est toujours le cas pour la baleine qui continue à être chassée, notamment par le Japon, l'Islande et la Norvège (voir Cétacés) ! Étant protégées, la faune marine ainsi que la faune terrestre ne semblent pas craindre l'homme. Aujourd'hui l'Antarctique s'est ouvert au tourisme. Afin de respecter la faune, l'IAATO, une association qui régule le tourisme en Antarctique, interdit de s'approcher à moins de 5 mètres de tout animal. Si celui-ci s'approche de lui-même, il est demandé de ne pas bouger. Nous avons pu constater, lors de notre voyage, que le manchot est un animal très curieux et qu'il s'approche facilement des hommes.

Aller en Antarctique

Après avoir visité la Patagonie argentine et la Patagonie chilienne, nous atterrissons le 16 février 2013 à Ushuaïa en Argentine (pour davantage d'informations sur notre arrivée à Ushuaïa, voir notre récit : Terre de Feu argentine). Durant 2 jours, nous visitons Ushuaïa et le Parc national de la Terre de Feu. Le 18 février, nous embarquons sur un bateau pour rejoindre le continent Antarctique.


Notre itinéraire à partir d'Ushuaïa

Après avoir longuement étudié les itinéraires possibles ainsi que les formules proposées par les croisiéristes, nous avons finalement opté pour une croisière-expédition d'une durée de 15 jours proposée par la compagnie Ponant. L'itinéraire prévoit un départ d'Ushuaïa à destination de la péninsule Antarctique, puis un arrêt aux îles Malouines et un débarquement à Montevideo (Uruguay). Le voyage sera décomposé comme suit : 2,5 jours de navigation, 6 jours en Antarctique, 1 jour de navigation, 2 jours aux îles Malouines et pour finir 3 jours de navigation.

Comment aller en Antarctique

Commençons par dire qu'il n'y a ni ville, ni véritable aéroport, ni véritable port en Antarctique ! Cette destination semble donc plutôt réservée aux explorateurs (expéditions) et aux scientifiques ! Toutefois, depuis une dizaine d'années, cette contrée inaccessible s'ouvre au tourisme. Environ 26 000 personnes rejoignent l'Antarctique chaque année (incluant les scientifiques, les expéditions et les visiteurs) ! Il est difficile de parler d'un tourisme "classique" puisque la découverte de cette contrée se fait surtout avec l'aide de spécialistes. Cependant, certaines personnes s'y rendent par leurs propres moyens et notamment en bateau privé, mais cela reste rare (bravo à tous ceux qui tentent l'aventure !). Alors, sans être un explorateur et sans moyen matériel pour entreprendre un tel voyage, commet peut-on faire ?

C'est par les airs ou pour la mer que l'on peut rejoindre l'Antarctique.

Par les airs : Il n'y a aucune compagnie aérienne dite de "grande ligne" qui propose ce type de voyage puisque l'Antarctique est dépourvu d'aéroport et de ville. Seuls de petits avions font le trajet et ils sont généralement destinés à l'acheminement de matériel vers les bases scientifiques installées en Antarctique. Toutefois, quelques agences de voyages proposent des circuits en Antarctique en avion (ces derniers atterriront alors sur la glace ou sur l'eau). Les tarifs d'un tel voyage, incluant l'avion et le séjour sur place, tournent autour de 45 000 EUR/pers. ! Depuis quelques temps, un aéroport est desservi par quelques vols publics : c'est celui de "Teniente Rodolfo Marsh Martin" (TNM) ; il se trouve sur l'île du Roi-George (archipel des îles Shethand du Sud), à 120 km de la péninsule Antarctique.

Par la mer : Plusieurs compagnies de croisières proposent des circuits en Antarctique. Cela est également proposé en voilier. L'Antarctique n'est pas accessible à tous les bateaux en raison de la présence de glace, mais également en raison d'interdictions dans le cadre de la protection de l'Antarctique, régit entre autres par le Traité sur l'Antarctique. En général, les bateaux sont soit des coque-glaces soit des brise-glaces. L'association IAATO a pour objectif de réguler le tourisme en Antarctique et d'y faire respecter la protection de l'environnement. Aussi, certaines régions de l'Antarctique sont tout simplement interdites ! Par ailleurs, le débarquement en Antarctique est aujourd'hui limité à 200 personnes et parfois moins dans certaines zones. Il est donc nécessaire de bien choisir la croisière en fonction de vos attentes. Un bateau de plus de 200 passagers ne pourra pas proposer des débarquements à tous ses passagers et sera limité dans sa navigation (interdiction de se rapprocher des côtes).

Si l'on choisit une croisière avec un grand bateau ne pouvant pas s'approcher des côtes antarctiques mais seulement de certaines îles lointaines et icebergs, les premiers tarifs démarrent à 1 000 EUR/pers. pour un voyage d'environ 12-15 jours. En choisissant une croisière-expédition, avec un bateau pouvant s'approcher des côtes antarctiques et y débarquer, les premiers tarifs démarrent parfois à 3 000 EUR/pers., mais tournent plutôt autour de 5 000 EUR, les tarifs pouvant grimper jusqu'à 30 000 EUR, voire plus, selon la prestation proposée !

Choisir d'y aller par bateau sera idéal pour les raisons suivantes : on pourra fréquenter les côtes et c'est moins cher que l'avion. Parmi les compagnies maritimes qui proposent des voyages en Antarctique de type "croisière-expédition", il y a les compagnies Ponant et Hurtigruten. Attention, les places sont chères et limitées ! Mieux vaut réserver 1 an à l'avance, voire plus tôt.

Ushuaïa est un excellent point de départ pour rejoindre l'Antarctique, la Géorgie du Sud ou les îles Malouines. Il est donc également possible de se rendre directement dans l'une des nombreuses agences d'Ushuaïa (Argentine) et acheter une place "bradée" pour un départ imminent. Par exemple, en dernière minute, un voyage en Antarctique de 10 jours en bateau est parfois proposé à partir de 3 000 EUR/pers..

Dans tous les cas, attention à l'assurance, qui n'est en général pas incluse dans le prix. En cas de rapatriement cela peut vous coûter très cher (plus de 100 000 EUR !). Certaines cartes de crédit peuvent vous couvrir.

Le choix de la période n'a pas été facile et en définitive, nous avons été contraints de réserver notre croisière en fonction des places restantes dans le bateau. Nous partirons donc en février (réservation effectuée 10 mois avant notre départ - pour vérifier les tarifs, vous pouvez utiliser notre comparateur de croisières).

Quand partir en Antarctique

Pour effectuer du tourisme en Antarctique, le climat de ce continent restreint les plages de voyage de novembre à mars, ce qui correspond à l'été austral. À cette période, la mer est libre de glace, autrement dit, les bateaux peuvent naviguer sans rencontrer de grosses difficultés. Mais même en été, la rencontre d'icebergs est fréquente, ce qui oblige à naviguer à bord de bateaux prévus à cet effet. La région la plus facile climatiquement est la péninsule Antarctique. La température en journée sur les côtes de la péninsule Antarctique tourne autour de -1 °C en novembre et décembre, et de +2 °C en janvier et février, mais peut monter à +5 ou même +10 °C. La faune y est également abondante. Pour observer plus de glace, il faut privilégier les mois de novembre et décembre. L'observation de la faune sera différente selon les mois, surtout en ce qui concerne les manchots. En effet, les bébés manchots seront déjà grands au mois de février ou mars.

Durant les autres mois de l'année, l'accès en Antarctique sera difficile voire impossible, avec des températures extrêmement basses et une banquise empêchant d'accoster. En plein hiver austral, la température moyenne sur les côtes de la péninsule Antarctique est de -25 °C. À l'intérieur du continent, il fait beaucoup plus froid, même en été, avec une moyenne de -57 °C et un record enregistré à -89,2 °C ce qui correspond également à la température la plus basse enregistrée sur la Terre ! Le vent est très présent sur les côtes ce qui fait que le ressenti de la température peut être beaucoup plus bas. Il n'est pas rare d'avoir des vents à plus de 200 km/h ! Les précipitations sont assez réduites et quand elles se produisent, elles le sont généralement sous forme de neige. La péninsule Antarctique est la région où les précipitations sont les plus élevées, alors que l'intérieur du continent fait partie des régions les plus arides de la Terre, avec moins de 50 mm de précipitations par an (en comparaison avec Paris : 630 mm par an). Nous concernant, nous étions sur la Péninsule Antarctique mi-février/début mars : la traversée du Passage de Drake s'est faite dans une tempête, puis, une fois sur place, nous avons eu 3 jours de beau temps avec un ciel complètement bleu ainsi que 3 jours de ciel couvert, avec une température oscillant entre 0 °C et +5 °C en journée.

Notre programme pour l'Antarctique sera comme suit :

Embarquement à Ushuaïa

Cela fait 2 jours que nous sommes arrivés à Ushuaïa par nos propres moyens et aujourd'hui est le jour J (nous sommes le 18 février 2013). Vers 17h, nous embarquons à bord de l'Austral de la compagnie Ponant. Pour cela, nous nous rendons au port à pied. Après avoir passé les contrôles, nous marchons lourdement chargés sur les quais jusqu'au bateau ; des membres de l'équipage attendent les voyageurs pour leur embarquement et nous leur présentons nos "bons d'échange". Nous sommes les seuls à embarquer à cette heure-ci ; les touristes "classiques" arriveront plus tard en bus depuis l'aéroport. Il est vrai que la majorité des passagers achètent un "package" incluant le bateau mais également les vols et les transferts ; nous sommes apparemment les seuls "baroudeurs" à être arrivés ici sacs au dos !

Le bateau

Après avoir cherché et comparé durant plusieurs mois, notre choix de croisiériste s'est finalement porté sur la Compagnie Ponant, le critère "écologie" ayant largement contribué à notre décision finale. En effet, la compagnie Ponant met l'accent sur l'impact écologique que peut avoir un tel voyage ; leurs 4 bateaux étant labélisés "Green Ship", cela certifie l'utilisation d'équipements "verts" performants. Leurs bateaux sont également certifiés "Clean Ship" classés "Glace" c'est-à-dire qu'ils respectent l'environnement au cœur des régions sensibles que sont les Pôles. Ces bateaux feraient partie des bateaux les moins polluants de la planète (dans leur catégorie). Sans entrer dans les détails, nous avons pu relever que le carburant utilisé est le Marine Diesel Oil (autorisé en Antarctique) qui est plus léger que les autres carburants, avec des émissions de gaz et d'échappement très fortement réduits. Par ailleurs, notre bateau est équipé d'un système de positionnement qui lui évite de jeter l'ancre afin de ne pas endommager les fonds marins. Il est également équipé d'un système de détection permettant d'éviter toute collision avec les cétacés. En ce qui concerne l'eau des salles de bains, celle-ci est puisée en mer, réchauffée par les moteurs, dessalinisée et traitée. L'eau évacuée des salles de bains est traitée et réutilisée pour les toilettes et les ballastes. Les eaux usées non réutilisables sont stockées dans un centre d'épuration (et non évacuées en mer comme pour la plupart des bateaux). Il en sera de même pour les ordures...

La plupart des moyens de transports sont polluants et tout particulièrement les avions et les bateaux. Les bateaux de croisières sont une source de pollution des océans et il était primordial pour nous de limiter cette pollution afin de protéger au mieux ces contrées fragiles. Pour un tel voyage, notre bateau consommera 275 tonnes de gasoil pour une distance de 5 900 km. Pour plus d'informations, le site web officiel de la compagnie détaille leurs engagements "écologiques" : ponant.com

La compagnie adhère également à l'IAATO, destiné à faire respecter l'environnement. À l'intérieur du bateau, un panneau affiche les règles imposées par l'IAATO qui doivent être respectées, aussi bien par le bateau que par les passagers et les membres de l'équipage. Les touristes doivent d'ailleurs s'engager à respecter ces règles.

IAATO

L'IAATO (International Association of Antarctica Tour Operators) est un organisme régulant le tourisme en Antarctique. Il est chargé de faire respecter des règles de comportement aux navires et aux personnes qui fréquentent l'Antarctique. Voici quelques règles parmi la longue liste à respecter :

  • Pas de rejet en mer des eaux usées.
  • Utilisation d'un carburant moins polluant.
  • Limitation des personnes à bord (200 passagers maximum).
  • Limitation des débarquements selon les lieux.
  • Sensibilisation des passagers sur l'écologie via des conférences animées par des naturalistes.
  • Décontamination des vêtements, chaussures et sacs à dos pour éviter toute contamination de l'Antarctique par des éléments non indigènes (graine, pollen, etc.).
  • Désinfection des chaussures à chaque débarquement et embarquement.
  • Respect de la faune et de la flore.
  • Ne rien jeter en mer et sur terre ; ni y faire ses besoins.
  • Ne rien prélever.

Nous sommes ravis que nos critères de choix nous fassent opter pour une compagnie française, avec un équipage francophone. Le personnel secondaire est, quant à lui, principalement composé de philippins et d'indonésiens. Dix naturalistes français sont à bord afin d'assister les passagers, de les guider et de les sensibiliser à cette nature incroyable mais fragile. Ce sont tous des naturalistes passionnés et amoureux de la nature, comme Nicolas Dubreuil, qui a 60 expéditions à son actif dans les régions polaires. Citons également Raphaël Sané, naturaliste diplômé en Hydrobiologie qui a plusieurs ouvrages à son actif ; Alain Bidart, photographe animalier et guide naturaliste ; José Sarica qui a fait des études en biologie marine et est un expert du monde animal ; ainsi que tous les autres naturalistes que nous saluons. Notre commandant est Erwan Le Rouzic, qui lui aussi, est un passionné de nature. Deux ans auparavant, il a participé à un projet de premier tour du monde en bateau propulsé à l'énergie solaire ("PlanetSolar, à la poursuite du soleil") !
Les bateaux de la compagnie Ponant répondent donc à aux critères internationaux les plus exigeants et sont à la pointe en terme d'équipements de sécurité, le tout, allié à une prestation et un confort 5 étoiles...

Notre bateau est magnifique, à l'intérieur comme à l'extérieur ! Notre accueil par les membres de l'équipage est exceptionnel et nous nous sentons unique ! Nous découvrons notre chambre. Pour réduire les frais, nous avons pris l'une des 8 cabines les moins chères du bateau qui est d'une surface totale de 21 m², avec salle de bains et toilettes mais sans balcon. Notre chambre, appelée "Cabine Supérieure", est équipée d'un grand lit et d'un sofa (sur lequel dormira notre fils Yann), d'une TV, d'une table, d'un dressing, d'un coffre-fort et d'un grand hublot vers l'extérieur. La TV de la chambre permet de suivre le programme des journées, de connaître l'emplacement du bateau sur une carte, de revoir les images des moments forts de la croisière (grâce à un photographe et un vidéaste qui sont sur le bateau) et d'avoir diverses informations. Le seul problème pourrait être que ces chambres "les moins chères" sont à l'avant du bateau, donc les plus sujettes à la houle ! En tout, ce bateau possède 152 cabines, dont la "Suite de l'Armateur" de 45 m². Un accès à Internet par satellite est proposé via le WiFi, mais celui-ci est relativement cher et de qualité médiocre. Trois ordinateurs sont à disposition gratuitement, mais l'accès à Internet est payant. Ici, pas de superflus (ni boîte de nuit, ni casino). Il y a cependant un SPA, une salle de sport et une piscine extérieure, fermée durant notre itinéraire en raison des températures hivernales.

La compagnie Ponant possède 5 bateaux, dont 4 sont équipés pour ces contrées froides. Notre bateau, L'Austral, est d'une capacité d'environ 220 passagers "touristes" et 140 membres de l'équipage. Son côté « croisière » nous permet d'avoir un grand confort (chambre privative avec toilettes et douche, en pension complète) tandis que son côté « expédition » nous permet de débarquer plusieurs fois par jour sur le continent ou sur la banquise. Tous les débarquements se font à bord de zodiacs, car en Antarctique, il n'y a ni ville, ni port.

Selon les conditions de la mer et de la météo, le débarquement peut s'avérer plus ou moins difficile. C'est pourquoi, Yann (ainsi que d'autres personnes à mobilité réduite) a été exclu de 3 sorties "à risque" dont une marche dans les hauteurs (sur de la glace en pente raide et avec des vents violents glacials), ainsi qu'une sortie en zodiac dans une mer houleuse. La décision de débarquer est prise au cas par cas par les responsables de l'expédition (commandant de bord, médecin et chef d'expédition) en fonction des risques existants. Les journées sont glaciales (bien que la température ne soit jamais descendue en-dessous de 0 °C) car le vent violent augmente la sensation de froid. À chaque sortie, nous sommes entourés d'une palette de naturalistes prévenants et compétents qui nous font partager leur expérience et nous enrichissent de leurs connaissances !

Tout au long du voyage, nous avons pu suivre diverses conférences sur la sensibilisation à l'écologie (norme IAATO), les animaux, les expéditions polaires d'autrefois, etc.. Nous avons rapidement pris le pli des séances de briefing, organisées avant chacune de nos sorties, pour nous exposer les conditions de notre expédition, mais également du rituel nous obligeant à désinfecter vêtements et chaussures (avant et après nos sorties) pour neutraliser tout intrus, qu'il soit animal ou végétal ! Par ailleurs, avant notre première sortie en zodiac, une séance de décontamination obligatoire nous a contraint à aspirer nos vêtements et nos chaussures dans les moindres recoins ainsi que les sacs que nous emporterons lors de nos sorties-expéditions...

Pour cette croisière, une parka rouge toute neuve (que nous pourrons conserver définitivement) nous est remise pour affronter le froid de l'Antarctique. Des bottes nous sont également proposées à la location.

Plus de photos du bateau l'Austral...

Avant l'appareillage, nous sommes invités dans la salle de conférence pour le mot du commandant Erwan Le Rouzic, suivi d'une réunion d'information, puis d'un exercice obligatoire d'abandon du navire.

À 20h, nous prenons notre premier repas à bord, toujours à quai à Ushuaïa. Il y a 2 restaurants gastronomiques sur le bateau. Les repas sont orchestrés par des chefs français et nous nous régalons de cette cuisine fine ! Ici, pas de surprise, tout est inclus dans le prix, même les boissons (hors apéritif ou cocktail).

Passage de Drake

La partie séparant l'Amérique du Sud de l'Antarctique s'appelle le passage de Drake (ou Détroit de Drake) ; c'est l'une des zones les plus dangereuses des océans, large de 830 km ! Le Passage de Drake a été nommé ainsi en l'honneur du navigateur corsaire Francis Drake. En 1578, ce dernier navigue en Terre de Feu, mais suite à une tempête, se retrouve au Cap Horn (début du passage de Drake). C'est Willem Schouten en 1616 qui naviguera vraiment pour la première fois dans le passage de Drake.

L'appareillage de notre bateau est repoussé de 3h30 en raison d'une dépression (ou tempête) qui sévit en mer. Notre commandant de bord nous avertit que nous devrons subir la dépression durant 2 jours et que la traversée ne sera pas aisée en raison de la forte houle que notre bateau aura à essuyer ! C'est donc à 23h30 que nous quittons le port d'Ushuaïa sous une pluie soutenue. Nous naviguons ensuite dans le canal Beagle sur environ 100 km pour atteindre l'Océan. Nous passons à proximité du Cap Horn, qui marque la fin du continent sud-américain et le début d'une longue traversée de l'Océan dans le Passage de Drake. Nous devons maintenant parcourir environ 1 000 km pour atteindre notre prochaine escale en Antarctique. Dès notre arrivée dans l'Océan, la pluie et le vent se transforment en tempête ! Nous savions que le passage de Drake pouvait s'avérer difficile, mais nous pensions, optimistes, qu'avec les médicaments anti « mal de transport » dont nous nous étions munis, cela se passerait plutôt bien... Nous étions loin de nous douter de ce que nous allions endurer !!!

56h de navigation ont été nécessaires pour atteindre l'Antarctique et durant chaque seconde, nous avons prié pour que ce supplice prenne fin !!!

Notre bateau s'est vaillamment mesuré à des creux qui mesuraient jusqu'à 12 m, et cela 2 jours durant ! Nous avons eu l'impression constante d'être dans un manège, avec des « trous » de quelques mètres ! Des vagues gigantesques passaient par-dessus le bateau, balayant les ponts extérieurs (interdits d'accès durant ces 2 jours) ! Nous n'avons donc pas quitté notre chambre pendant 2 jours et 2 nuits interminables, au lit, sans manger, et malades jusqu'au bout des ongles ! La position couchée était la plus confortable, malheureusement, même la nuit, il nous a été difficile de dormir, car non seulement, le balancement du bateau se faisait d'avant en arrière, mais également de droite à gauche ce qui nous faisait rouler dans notre lit. Daniel, le médecin du bateau, est venu nous administrer une injection de Primpéran à Emmanuelle et à moi, afin de sortir de l'état comateux dans lequel nous étions et de pouvoir ainsi mieux supporter cette terrible traversée ! Et notre fils Yann dans toute cette agitation ? Eh bien notre petit bonhomme était en pleine forme, chantant à tue-tête, en étant tout de même parfois un peu intrigué de voir ses parents aussi blancs !

Nous aurions bien voulu pouvoir immortaliser ces moments « inoubliables » d'un bateau déchainé dans le passage de Drake, mais à ce moment-là, il nous était même impossible de nous lever ! Nous avons appris par la suite que certains membres de l'équipage eux-mêmes avaient été malades ! C'est dire à quel point ce passage fut te-rrrri-ble !

Arrivée en Antarctique

À l'approche de l'Antarctique, la mer se calme enfin ! En fin de journée, notre première récompense pour avoir bravé la tempête est un magnifique iceberg qui dérive en plein océan et que nous observons des ponts extérieurs du bateau (taille estimée : 50 à 60 m de haut !).

Ce même soir, c'est la soirée du Commandant et fort heureusement, nous allons de mieux en mieux. Après avoir sauté 5 repas, nous nous réjouissons de manger à nouveau (même si nous nous abstenons de trop manger pour préserver nos estomacs malmenés par la tempête !). Nos couleurs naturelles ne sont pas toujours revenues mais cette 3e nuit à bord sera enfin une nuit réparatrice !

Le lendemain matin, nous ouvrons les yeux en Antarctique, entourés d'un sublime univers minéral fait d'eau, de roche et de glace ! Notre bateau vogue sur une mer d'huile sous un soleil resplendissant ! Nous mesurons la chance de nous trouver là, dans ce décor d'exception ! Nos souffrances du Passage de Drake s'envolent instantanément devant toute cette beauté à l'état pur ! Eh oui, l'Antarctique se mérite !

Plus de photos de l'arrivée en Antarctique...

Paradise Bay

Notre bateau pénètre doucement dans Paradise Bay (Baie du paradis) sous un ciel d'un magnifique bleu azur. Nous sommes surpris de croiser un tout petit voilier dont les occupants découvrent l'Antarctique tout comme nous ! L'eau est tellement calme et translucide que nous voyons parfaitement les manchots nager sous l'eau ! Plus surprenant encore, nous voyons quelques énormes méduses nager à quelques mètres de profondeur. Le bateau stoppe ici avec, au programme, une balade en zodiac d'environ 2h dans la baie afin d'approcher au plus près la faune présente. Une fine couche de glace recouvre la mer mais les zodiacs n'ont aucun mal à la casser, à condition de trouver le meilleur chemin qui passe entre les nombreux icebergs. Ces derniers sont parfois très imposants, d'autres sont beaucoup plus petits et s'apparentent davantage à de la glace pilée (que l'on appelle "bourguignon" ou "growler"). Nous passons à proximité d'une base scientifique argentine du nom de "Base Brown" ou "Almirante Brown Antarctic". Nous y observons des manchots papous, des cormorans impériaux, un phoque crabier, ainsi qu'un phoque de Weddell. Les jeunes manchots et cormorans sont déjà grands en ce mois de février.

Plus de photos de Paradise Bay...

Navigation : Paradise Bay → Neko Harbour

De Paradise Bay, nous naviguons en direction de Neko Harbour. Durant la navigation, nous croisons un groupe d'orques et notre bateau s'arrête durant 1h30 afin que nous puissions les observer. Notre commandant de bord adapte judicieusement sa navigation et son programme selon les événements de la journée (faune, météo, présence d'icebergs, etc.).

Nous assistons aussi à la dure loi de la nature en étant spectateurs des attaques des orques qui se nourrissent de phoques mais également de manchots et de poissons.

Plus de photos d'orques...

Durant l'observation, nous remarquons un petit avion chilien qui passe au-dessus de nos têtes.

Neko Harbour

Nous jetons l'ancre à Neko Harbour, une petite baie située elle-même dans la grande et magnifique baie d'Andvord (Andvord Bay). Nous montons à bord des zodiacs puis posons pied, pour la première fois, sur le continent Antarctique. Nous sommes alors à proximité d'une colonie de manchots papous que nous ne nous lassons pas d'observer et ce, malgré la très forte odeur pestilentielle qui émane du guano autour d'eux ! Les petits sont déjà grands et ont presque perdu tout leur duvet, mais ils sont toujours nourris par leurs parents. Les parents pêchent en mer, puis régurgitent une partie des aliments dans la gorge du petit manchot. Parfois, il est drôle de voir les parents fuir à toute allure leurs petits, lorsque ceux-ci réclament de manière trop insistante de la nourriture !

L'équipage propose à ceux qui le désirent de monter dans les hauteurs. Le dénivelé n'est pas très important mais marcher dans la neige est fatiguant. En revanche, quelle récompense en arrivant : la vue en-haut de la colline est tout simplement grandiose !

Nous restons environ 2h30 à terre puis regagnons notre bateau, à bord de nos zodiacs tout en croisant de petits rorquals, une espèce de baleine. Nous nous émerveillons du coucher du soleil qui donne au paysage une superbe teinte rougeâtre...

Plus de photos de Neko Harbour...

Durant cette première journée passée en Antarctique, nous en avons déjà pris plein les yeux ! C'est absolument magique de se retrouver dans cette contrée immaculée et nous nous émerveillons à chaque instant de cette féérie blanche, calme et sereine... quasi vierge de toute civilisation.

Après un succulent repas au restaurant du bateau, nous passons cette fois une excellente nuit, sans aucune vague, même si le bateau poursuit une courte navigation durant la nuit en direction de notre étape suivante.

Wilhelmina Bay

Le lendemain matin, nous nous réveillons dans la baie de Wilhelmine, toujours sous un ciel totalement bleu ! Après le petit-déjeuner, nous partons en zodiac en direction d'une plaque de banquise sur laquelle nous débarquons. Une belle expérience, lorsqu'on sait que l'on marche sur une plaque de glace épaisse d'environ 2,5 m et qu'en-dessous il y a la profondeur de l'océan !

Puis, nous réembarquons dans les zodiacs pour faire un tour dans la baie. Nous croisons un léopard de mer, un animal très impressionnant de par sa taille. À plusieurs reprises, il passe sous notre zodiac, puis remonte à la surface pour nous observer.

Plus de photos de Wilhelmina Bay...

Navigation : Wilhelmina Bay → Canal Neumayer

Nous naviguons ensuite en direction du Canal Neumayer. Durant 4h de navigation, nous voyons défiler des paysages fascinants composés de montagnes et d'icebergs. Plus tard, nous observons un léopard de mer allongé sur un iceberg mais, perturbé par notre présence, il se laisse glisser dans l'eau ce qui nous permet de bien le voir nager. Puis nous voyons d'autres phoques qui regardent nonchalamment passer notre bateau...

Nous croisons la route du bateau "Le Boréal", un autre bateau de la compagnie Ponant ; les commandants des deux navires actionnent leurs sirènes pour se saluer...

Plus de photos de la navigation entre Wilhelmina Bay et le Canal Neumayer...

Canal Neumayer

Le vent s'est levé et il souffle même très fort. C'est la première fois que nous devons nous habiller chaudement. Avec le vent, viennent également les vagues, mais rien de bien gênant ! Le bateau rentre maintenant dans le Canal Neumayer (ou Neumayer Channel), un détroit naturel de 26 km de long sur environ 2,5 km de large (en moyenne). Sa partie la plus étroite fait environ 1,5 km. Nous restons un bon moment sur le pont du bateau car le paysage est superbe !

Plus de photos du Canal Neumayer...

Port Lockroy

Au cœur du Canal Neumayer se trouve une ancienne base scientifique britannique du nom de Port Lockroy. La base se trouve sur un îlot (du nom de Goudier) d'une superficie d'à peine 230 m x 110 m ! Après avoir jeté l'ancre, nous rejoignons Port Lockroy à bord des zodiacs. Nous sommes accueillis chaleureusement par les personnes qui y séjournent depuis plusieurs mois. Cette base, construite en 1944, a été abandonnée en 1962 puis restaurée en 1996 pour devenir un site historique et un musée. La conservation du site devient alors possible grâce à la vente de souvenirs destinés aux touristes de passage ou tout simplement grâce aux dons www. On peut également se faire apposer un tampon "Antarctique" dans les passeports, ou encore envoyer une carte postale de ce mythique endroit.

Nous visitons la base ainsi que son musée qui représente bien les conditions de vie des scientifiques de l'époque (1944-1962).

Puis nous nous promenons sur l'îlot Goudier où une grande colonie de manchots papous a élu domicile ; il y a également de magnifiques cormorans antarctique.

Plus de photos de Port Lockroy...

Pleneau Bay et Port Charcot

Très tôt le lendemain matin, notre bateau reprend sa navigation en direction de la baie de Pleneau tout en empruntant le Canal Lemaire (que nous réemprunterons sur le chemin du retour). Aujourd'hui, le ciel est gris. Pleneau Bay sera notre étape la plus australe (c'est-à-dire la plus au Sud) puisqu'elle est située à seulement 150 km du Cercle Antarctique (et à 2 500 km du Pôle Sud). Une fois l'ancre jetée, nous partons en zodiac. La baie regorge d'impressionnants icebergs, tous plus beaux les uns que les autres ! Cet endroit s'apparente à un cimetière d'icebergs car les icebergs qui arrivent ici sont bloqués en raison d'une profondeur d'eau trop faible pour leur poursuite dans l'océan. Pour certains icebergs, la partie visible fait environ 30 m de haut, alors que la partie immergée peut être de 5 à 10x plus volumineuse ! De tels icebergs peuvent être très dangereux en raison d'un possible effondrement d'une paroi ou d'un retournement de l'iceberg ! Dans les deux cas, cela se produit souvent accompagné d'une grande vague. Compte tenu du danger, les zodiacs restent à distance et ne passent jamais sous une arche de glace ! Le retournement d'un iceberg peut être très impressionnant et se produit en raison de la fonte de la glace située à l'air libre, ce qui produit un déséquilibre du mastodonte qui doit donc se redresser. La plupart du temps, il ne s'agit que d'un retournement partiel. Sur les photos ci-dessous, on peut remarquer des lignes qui sont les anciennes lignes de flottaison de l'iceberg. De la même façon, si un pan d'iceberg s'effondre, il s'en suit souvent un retournement de l'iceberg, puisque celui-ci est déséquilibré.

À bord du zodiac, nous nous sentons tout petit. Nous observons un groupe de plusieurs dizaines de baleines qui nagent à proximité.

À environ 5 km du point d'ancrage de notre bateau, nous débarquons sur l'île Booth et plus exactement dans une petite baie du nom de Port Charcot. La baie a été appelée ainsi en l'honneur du docteur français Jean-Martin Charcot qui passa l'hiver 1904 à cet endroit, dans le but de construire une base permettant l'exploration de la région. Aujourd'hui la base n'existe plus mais on y trouve encore les ruines de quelques constructions en pierre. La vue sur les baies alentours est superbe !

À Port Charcot nichent plusieurs variétés de manchots. Nous observons ainsi de nombreux manchots papous, quelques manchots à jugulaire (les premiers pour nous) ainsi qu'un léopard de mer.

Aujourd'hui, il fait vraiment froid et les vagues, combinées à la vitesse du zodiac, nous font rentrer trempés à bord de notre navire, mais nous sommes ravis de ces 3h de balade !

Plus de photos de Pleneau Bay et Port Charcot...

Canal Lemaire

Aussitôt après avoir levé l'ancre, nous entrons dans le Canal Lemaire (ou Lemaire Channel). Il s'agit d'un détroit situé entre le continent Antarctique et l'île Booth, long de 10 km et dont la largeur varie entre 500 m et 1,8 km. Le passage de ce détroit est spectaculaire, d'autant plus que le ciel s'est éclairci ! Nous passons à côté d'icebergs aux magnifiques contours bleu turquoise.

Le panorama aussitôt après le détroit (au Nord du détroit) est également grandiose ! C'est tellement beau que, pour profiter au maximum de ces paysages exceptionnels, nous déjeunons aujourd'hui sur le pont arrière du bateau, emmitouflés dans nos grosses polaires et parkas. Nous croisons pour la seconde fois "Le Boréal".

Plus de photos du Canal Lemaire...

Navigation : Canal Lemaire → Ile de la Déception

Nous avons maintenant une longue navigation à effectuer jusqu'à la prochaine étape puisque nous devons parcourir à peu près 300 km en 15h environ. Nous remontons vers le Nord en passant par Dallmann Bay. Par deux fois, notre bateau stoppe pour nous permettre d'observer des baleines à bosse. Des ponts extérieurs, nous assistons à d'émouvants ballets ; les baleines glissent dans les eaux froides à bâbord puis à tribord et sortent parfois la tête hors de l'eau pour nous observer. L'une d'entre elles nous "salue" de l'une de ses nageoires, faisant arrêter le temps sur un instant indescriptible tant il fut chargé d'émotion (même si ce n'était pas un salut à proprement parlé !). Nous avons observé près de 50 baleines durant 2 bonnes heures !

Plus de photos de baleines à bosse...

Ile de la Déception

Le lendemain matin, nous arrivons à l'Ile de la Déception (ou Deception Island). Nous sommes dans l'archipel des îles Shethand du Sud, situé à 120 km de la péninsule Antarctique. L'île de la Déception est formée par un volcan, toujours actif, dont la dernière éruption date de 1969. L'île est ronde et fait environ 12 km de diamètre. Au centre de l'île se trouve une grande caldeira de 6 km de diamètre. La caldeira (nommée Port Fostera) a une ouverture qui donne sur la mer ; elle est donc remplie d'eau de mer et elle est navigable, à l'abri de la houle et des icebergs, ce qui a permis le mouillage de nombreux bateaux, mais aussi l'implantation d'une base de chasse à la baleine et au phoque (1914). La base a heureusement été abandonnée en 1931.

Caldeira

Une caldeira (ou caldera) est un grand trou résultant d'un effondrement d'origine volcanique. Très souvent, cela correspond à un fond plus ou moins plat, entouré d'une crête et de falaises. Le fond peut parfois contenir un lac ou un ou plusieurs cônes volcaniques qui ont poussé par la suite. La caldeira Port Fostera est, quant à elle, remplie d'eau de mer.

Plusieurs grands volcans actifs, souvent recouverts de neige et de glace, se trouvent en Antarctique.

Baily Head

Ce matin, nous naviguons à travers un épais brouillard ! À 6h du matin, nous embarquons dans les zodiacs. Aujourd'hui Yann, notre fils, ne pourra malheureusement pas nous accompagner, en raison de la difficulté de la sortie prévue (Emmanuelle restera avec lui sur le bateau). Les zodiacs nous débarquent sur terre au niveau de Baily Head et d'une grande plage de sable noir. Il y a ici une grande colonie de manchots à jugulaire et nous passons un bon moment à les observer sur la plage. Des pétrels géants en quête de nourriture (ils sont friands de jeunes manchots) rodent non loin de là. Nous observons également quelques otaries à fourrure.

Puis, nous partons randonner. L'objectif est de rejoindre l'intérieur de la caldeira de l'île par les hauteurs. Nous commençons par pénétrer dans la colonie de manchots, tout en respectant la distance obligatoire de 5 m. Ce sont des milliers de manchots qui évoluent autour de nous !

Nous poursuivons notre ascension et dépassons la couche de brouillard en découvrant quelques magnifiques pics enneigés...

Whalers Bay

Au sommet de la crête, nous entamons la descente, assez pentue, en direction de la caldeira (enceinte du volcan) ; nous apercevons notre bateau qui a navigué jusque-là par un étroit passage pour nous récupérer. Il jette l'ancre à Whalers Bay (ou Baie des Baleiniers), une baie à l'intérieur de la caldeira.

Une fois arrivés en bas, nous marchons le long de la longue plage où nous croisons un groupe d'otaries à fourrure.

Nous continuons à longer la plage sur environ 1 km. Plus loin, la mer fume et une odeur de soufre nous rappelle que nous sommes au cœur d'un volcan ! La chaleur du sol, facilement identifiable lorsque l'on enfonce un peu les doigts dans le sable (attention aux brûlures !), réchauffe l'eau de mer ou plutôt les bords de mer. Et en effet l'eau, au bord de la plage, est par endroit très chaude, même brûlante !

Nous arrivons à l'ancienne station baleinière norvégienne du nom de Hektor qui fut en exploitation entre 1914 et 1931 ; 200 personnes et 13 navires y ont travaillé. Elle est aujourd'hui complètement abandonnée.

Après 5 heures de belle virée (30 min à Baily Head, 3h30 de randonnée et 1h à Whalers Bay), nous remontons à bord des zodiacs qui nous conduisent à notre bateau.

Soufflet de Neptune

L'Austral reprend sa navigation et se dirige vers la sortie de la caldeira par un passage d'environ 200 m de large appelé "Soufflet de Neptune" (ou Forges de Neptune). Les nuages se lèvent enfin et nous pouvons profiter du beau paysage environnant.

Plus de photos de l'Ile de la Déception...

Livingston Island

Nous naviguons seulement 40 km, puis jetons l'ancre à proximité de l'île de Livingston, qui fait elle aussi partie des îles de l'archipel des îles Shethand du Sud. En empruntant les zodiacs, nous débarquons sur l'île au niveau de Hannah Point.

Là aussi, de nombreux manchots ont élu domicile, dont des manchots papous et des manchots à jugulaire. Ils ne sont vraiment pas farouches car même en respectant les 5 m de distance, ceux-ci viennent auprès de nous, certainement attirés par nos habits très colorés et par les petites ficelles qui dépassent ici et là et qu'ils n'hésitent pas à tirer ! Yann les intrigue encore plus, peut-être en raison de sa petite taille !

Nous marchons vers l'Ouest, en direction de Walker Bay. Sur le chemin, nous passons à côté de deux groupes d'éléphants de mer. Au fil des jours, nous nous sommes habitués à l'odeur particulière que dégagent les excréments des manchots, mais là, c'est vraiment insupportable !!!

Des ossements de baleines gisent sur le sable. Auprès de Marcel, l'un des naturalistes du bateau, nous étudions la flore d'Antarctique, certes rare, mais existante puisque l'on trouve des lichens, des mousses et même 2 plantes à fleurs qui bravent la météo polaire pour voir le jour. L'Antarctique n'a pas toujours été une terre aussi glaciale, pour preuve les nombreux fossiles de fougères et de troncs d'arbres pétrifiés que nous avons pu observer à terre !

Plus de photos de Livingston Island...

Cette nuit, notre bateau naviguera environ 200 km.

Détroit de l'Antarctique

Au petit matin, notre bateau navigue dans le Détroit de l'Antarctique (ou Antarctic Sound). Ce détroit relie l'Ouest et l'Est de la péninsule Antarctique. Nous sommes en Mer de Weddell, réputée être la mer la plus froide du monde dont une partie est gelée en permanence. Ici, on y croise des icebergs "tabulaires", caractérisés par une forme plate de "table", relativement hauts, mais surtout très larges. Les icebergs tabulaires proviennent de grands glaciers terrestres qui ont la particularité de se prolonger en mer sur plusieurs dizaines de kilomètres. Par moment, des morceaux se détachent du glacier en créant ainsi de gigantesques icebergs. Nous en avons croisés plusieurs, dont un de 600 m de large et 30 m de haut ! Il est incroyable de se dire, en voyant ces géants de glace devant nos yeux, que 4 à 10x de leur surface visible (selon la densité de la glace) se trouve sous la surface de l'eau ! Nous imaginons un tel iceberg de 30 m de haut (partie visible) dont la partie immergée peut descendre jusqu'à 300 m sous le niveau de la mer !

Plus de photos d'icebergs tabulaires...

Gourdin Island

Nous débarquons ensuite sur Gourdin Island où nous pouvons enfin observer des manchots Adélie. On retrouve également des manchots papous et à jugulaire, ainsi que des otaries à fourrure. C'est d'ailleurs l'un des rares endroits où l'on peut observer ces trois espèces de manchots en même temps ! Cet après-midi, le ciel se couvre malheureusement...

Plus de photos de Gourdin Island...

Brown Bluff

Situé dans le Détroit de l'Antarctique, nous accostons pour la dernière fois sur le continent Antarctique à Brown Bluff. Comme il y a énormément d'icebergs sur le site, notre bateau jette l'ancre loin du lieu et nous faisons le reste du trajet à bord des zodiacs. Brown Bluff est une grande falaise (bluff) de tuf volcanique de couleur marron (brown). On y voit nettement des formations d'orgues basaltiques : une formation rocheuse d'origine volcanique. Ici se mélangent manchots Adélie et manchots papous.

La glace est ici encore bien présente en cette fin d'été austral et nous marchons dans la neige et la glace jusqu'au bord d'un glacier.

Plus de photos de Brown Bluff...

C'est aujourd'hui que nous voyons pour la dernière fois le continent Antarctique. Nous naviguerons toute la nuit sur une distance de 300 km pour rejoindre notre dernière étape "Antarctique". Ce soir-là, Yann est ravi d'être invité à bord de la cabine de pilotage du bateau et il devient, pour quelques instants, le "commandant qui conduit le navire" !

Elephant Island

Le lendemain matin, notre navire arrive à proximité d'Elephant Island où il est prévu une virée en zodiac. La houle étant très forte, Yann n'est pas autorisé à nous accompagner. Emmanuelle et moi embarquons donc dans les zodiacs à tour de rôle et nous nous faisons chacun tremper par la houle ! Le but de notre sortie en mer est de nous rapprocher de Cape Wild, une étroite bande de terre où nichent de nombreux manchots. Nous passons à proximité et ne pouvons débarquer en raison de la forte houle.

Au même endroit a été érigé un buste du commandant chilien du navire Yel Cho qui délivra les hommes de Sir Ernest Shackleton. Durant une expédition en Antarctique, le bateau britannique de Shackelton et ses 27 hommes d'équipage reste prisonnier de la banquise. Leur bateau est lentement broyé par les glaces et l'équipage n'a plus que les canots de sauvetage pour se déplacer. Lorsque la banquise les libère, ils arrivent à rejoindre, à bord de leurs canots, Elephant Island en 1916. Cela fait 15 mois qu'ils n'avaient plus foulé la terre. Malheureusement, la configuration de l'île ne leur permet pas de pénétrer l'intérieur de l'île en raison des falaises. C'est donc ici, à Cape Wild, qu'ils décident d'installer un campement de fortune. Ils y passeront 122 jours à attendre les secours cherchés par Shackleton lui-même et 5 hommes d'équipage à bord d'un canot de fortune. Le 30 août 1916, le reste des hommes de l'expédition fut secouru. Aucun ne manquait à l'appel... Nous sommes émus de nous trouver sur ces lieux chargés d'histoire liés à la conquête de l'Antarctique, empreints de l'héroïsme et de l'endurance de ces hommes courageux, solidaires et passionnés.

Plus de photos de Elephant Island...


Faune en Antarctique

Cette région du monde est peuplée d'une faune incroyable ! Depuis 1982, une convention sur la conservation de la faune et la flore marine de l'Antarctique a été mise en place dans le cadre du Traité sur l'Antarctique. Théoriquement, la faune marine est donc aujourd'hui protégée. Malheureusement, ce n'est toujours pas le cas pour la baleine (voir Cétacés) !

L'IAATO est une association qui régule le tourisme en Antarctique et établit des règles de comportement. Ces règles s'appliqueront aussi bien au bateau, qu'à l'équipage et aux touristes. Ainsi, il est interdit de se rapprocher d'un animal à moins de 5 mètres. Cependant, si celui-ci se rapproche de lui-même, il est demandé de ne pas bouger. Nous constaterons que les manchots sont de nature curieuse et s'approchent parfois des hommes. De manière générale, que ce soit la faune marine ou la faune terrestre, les animaux ne semblent vraiment pas craindre l'homme.

Voici les espèces animales que nous avons pu approcher :

Manchots

Le manchot est un oiseau marin de l'hémisphère Sud (austral). Bien qu'il fasse partie de la famille des oiseaux, sa morphologie le rend incapable de voler (à la différence de son cousin le pingouin que l'on trouve dans l'hémisphère Nord (boréal) et qui peut, lui, voler). Toutefois, il est un excellent nageur, agile et rapide pouvant dépasser les 30 km/h ! Le manchot est largement confondu avec le pingouin dans le langage courant, en raison de leur ressemblance physique, d'une part, mais également en raison de la traduction en certaines langues étrangères (exemple : en anglais, "manchot" se traduit par "penguin") ! Par conséquent, certaines traductions en français de livres ou films étrangers remplacent "penguin" par "pingouin" alors qu'il s'agit de "manchot" ! Le mot "manchot" est en effet spécifique à la langue française.

Il existe 18 espèces de manchots que l'on trouve en Antarctique, au Sud et au Sud-Ouest de l'Amérique du Sud, à l'extrémité Sud de l'Afrique, au Sud de l'Australie et en Nouvelle-Zélande. Les différentes espèces sont le Manchot Empereur, le Manchot Royal, le Manchot de Magellan, le Manchot de Humboldt, le Manchot des Galápagos, le Manchot du Cap, le Manchot Papou, le Manchot à Jugulaire, le Manchot Adélie, le Manchot Pygmée, le Manchot Antipode, ainsi que la famille des Manchots à Aigrettes (Gorfou Doré, Gorfou Sauteur, Gorfou Macaroni, etc.). Seules 4 espèces vivent en Antarctique : le Manchot Empereur, le Manchot Papou, le Manchot à Jugulaire et le Manchot Adélie. Durant notre séjour en Antarctique nous n'avons malheureusement pas vu le Manchot Empereur.

Le manchot se nourrit principalement de petits poissons et de krill. Ses principaux prédateurs marins sont l'orque, le léopard de mer ainsi que le lion de mer ; le pétrel géant est l'un de ses prédateurs terrestre.

Les manchots vivent en rookerie (ou colonie). À l'exception du Manchot Empereur, le manchot préfère nidifier sur des parcelles de terre dépourvues de neige c'est-à-dire durant l'été austral (de novembre à mars) où les températures sont plus clémentes et plus adaptées aux œufs et aux petits. Le Manchot Empereur est une exception puisque les petits naissent en plein hiver sous des températures extrêmes de l'ordre de -60 °C !!! Les petits naissent avec un duvet, grandissent en quelques mois puis muent pour remplacer leur duvet d'oisillon par des plumes de manchot adulte. Au risque de se noyer, un petit ne peut aller en mer tant qu'il a du duvet. Les manchots ont un cycle de reproduction de moins d'un an et font coïncider les naissances avec le printemps ou le début de l'été. Les espèces vivant dans les régions tempérées peuvent se reproduire plusieurs fois par an. Le manchot Royal à, quant à lui, un cycle de reproduction de 16 mois, ce qui ne lui permet pas de se reproduire tous les ans.

Voici les espèces de manchots que nous avons pu observer :

Manchot Papou

Originaire des Iles Malouines et de l'Antarctique, le Manchot Papou est blanc sur le ventre et noir sur le dos, avec une tache blanche sur le haut de la tête et un bec orange. Sa taille est d'environ 80 cm. Chaque année, le mâle retrouve la même femelle qui pondra en moyenne deux œufs.

Plus de photos de manchots papous...

Manchot à Jugulaire

Le Manchot à Jugulaire se caractérise des autres manchots par la fine bande de plumes noires qui orne sa tête d'une joue à l'autre en passant sous son bec. D'une remarquable agilité, il peut plonger sous l'eau jusqu'à près de 200 mètres tout en gardant sa respiration durant environ une vingtaine de minutes ! C'est la seconde plus importante variété de manchots avec plus de 7 millions d'individus. Il est souvent agressif avec ses congénères ; il partage fréquemment son espace habitable avec le Manchot Adélie auquel il vole ses nids, ce qui évidemment génère de nombreux conflits !

Plus de photos de manchots à jugulaire...

Manchot Adélie

Ce qui retient l'attention en voyant le Manchot Adélie, ce sont ses yeux cerclés que l'on voit souvent "bleus" (alors qu'ils sont noirs et blancs) cela est certainement dû aux reflets noirs bleutés de son plumage lorsqu'il vient de muer... Moins rapide dans l'eau que ses congénères, il passe également 90% de sa vie en mer pour se nourrir. Lorsqu'ils rentrent à terre, les Manchots Adélie cherchent une surface plane pour accoster et lorsqu'il n'y en a pas, ils sont capables de bondir jusqu'à 2 m de haut pour atteindre le bord !

Plus de photos de manchots Adélie...

Cétacés

Les cétacés sont nombreux en Antarctique et plus précisément durant l'été austral (novembre à mars). Ils fréquentent l'Antarctique pour se nourrir car ces régions polaires sont riches en poissons et en krill. Parmi les cétacés que l'on peut observer en Antarctique, il y a la Baleine Antarctique, la Baleine Franche (ou Baleine Australe), la Baleine Bleue, la Baleine à Bosse, la Baleine à Bec, le Rorqual Commun, le Petit Rorqual, le Dauphin Sablier, le Dauphin de Commerson et l'Orque.

La baleine est normalement protégée en Antarctique ; toutefois, certains pays refusent encore (malheureusement) de respecter ce protectorat. Des traités ont été signés par de nombreux pays afin de protéger l'Antarctique, dont sa faune. Le prélèvement de quelques animaux à des fins scientifiques est quant à lui autorisé ! Ainsi, certains pays pêchent encore la baleine en Antarctique à des fins commerciales tout en maquillant cette pratique par une pêche dite "scientifique" ! C'est le cas du Japon (information datant de l'été austral 2015-2016) qui a pour objectif de capturer 333 petits rorquals par an ! L'Australie, ainsi que plusieurs associations internationales, condamnent ce plan de capture. Une organisation internationale écologiste fait en particulier parler d'elle depuis de nombreuses années : Sea Shepherd Conservation Society dont le but est de protéger (parfois de façon très vigoureuse) les océans et leur faune à travers le monde. En 2015, leur bateau était amarré à Melbourne (Australie) prêt à partir en mer pour y empêcher toute activité illégale.

Voici les espèces de cétacés que nous avons pu observer :

Baleine à Bosse

Également appelé Rorqual à Bosse, ce mammifère marin peut atteindre 14 mètres de long pour un poids moyen adulte qui varie entre 25 et 30 tonnes. La Baleine à Bosse tient son nom de son plongeon très particulier. En effet après être remontée à la surface de l'eau pour prendre de l'air et avant de rejoindre les profondeurs, elle arque son dos (comme une bosse) ce qui rend très visible sa nageoire dorsale ; ensuite, on voit apparaître sa nageoire caudale hors de l'eau au moment où elle plonge. La mâchoire de la Baleine à Bosse présente des protubérances rondes qui sont en fait des follicules pileux (que l'on trouve uniquement sur cette espèce de baleine). Cette variété de baleine vit dans tous les océans du monde, aussi bien dans les eaux polaires que les eaux tropicales ; on peut ainsi la trouver en Arctique, Antarctique, en Atlantique ou dans le Pacifique. Elle passe souvent l'été dans les eaux tempérées ou polaires à la recherche de nourriture et l'hiver dans les eaux tropicales pour s'accoupler et mettre bas (elle vit donc sur ses réserves durant cette partie de l'année). De couleur noire ou gris foncé sur le dos, on aperçoit souvent son ventre blanc lors de ses sauts spectaculaires (qui la font parfois bondir entièrement hors de l'eau !) qui peuvent s'apparenter à des jeux mais que les scientifiques n'ont toujours pas décryptés. Il pourrait s'agir d'un moyen de communication ou d'une façon de chasser ou de se débarrasser de ses parasites... Très curieuse, elle s'approche volontiers des bateaux qu'elle rencontre ce qui permet de l'observer assez facilement. La Baleine à bosse se nourrit principalement de krill mais également de petits poissons (comme les harengs) qu'elle retient dans ses fanons. Après une gestation de 11 mois, le baleineau naît avec une longueur moyenne de 4,5 m pour 700 kg ! Sa mère l'allaitera durant 8 mois environ. La Baleine à Bosse frappe parfois l'eau de ses nageoires pectorales pour communiquer ou chasser les bancs de poissons. Ces nageoires sont d'ailleurs particulièrement volumineuses puisqu'elles peuvent atteindre le tiers de la longueur de son corps (ce qui n'est pas le cas des autres baleines). La Baleine à bosse fait partie des espèces menacées, ses principaux prédateurs étant les orques et les requins ; mais elle est également très sensible aux changements de l'environnement ainsi qu'aux pollutions sonores et chimiques que génère l'homme. L'espérance de vie d'une Baleine à Bosse est d'environ 50 ans.

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Petit Rorqual

Le Petit Rorqual, également appelé Baleine de Minke, ou Rorqual à Museau pointu, vit principalement dans les mers et océans de l'hémisphère Sud qu'il semble préférer au reste des océans. Cette variété de baleine est relativement petite en taille (environ 7-10 mètres pour un adulte) avec des nageoires minces et petites qui ne représentent qu'1/8 de sa taille. Son dos est gris foncé voire noir et son ventre blanc. Son museau est relativement pointu et sa gorge est pourvue de rainures (de 50 à 70) qui parcourent son corps jusqu'aux nageoires.Autre signe distinctif de cette petite baleine : sa nageoire caudale est pointue aux extrémités et possède une petite entaille au milieu.

Plus de photos de petits rorquals...

Orque

Également appelé Épaulard, l'Orque est un mammifère marin à dents. Son dos est noir et son ventre blanc avec une tache blanche ovale à proximité de l'œil et une autre sur l'arrière. Elle (orque étant du genre féminin) possède un aileron qui a la forme d'un triangle isocèle et qui peut atteindre 2 mètres de haut pour les mâles. C'est une super prédatrice qui se nourrit aussi bien de phoques, de manchots, de lions de mer, de dauphins, de petites baleines, que de poissons... On ne lui connait aucun ennemi en milieu naturel. Elle peut être très sociable avec l'homme, pour preuve sa présence dans les grands parcs aquatiques.

Plus de photos d'orques...

Pinnipèdes

Le groupe de mammifères appelé "pinnipède" comprend les phoques, les otaries et les morses. En Antarctique, on trouve quelques espèces de phoques et otaries, mais il n'y a pas de morses (qui n'existent qu'en Arctique).

Voici les espèces de pinnipèdes que nous avons pu observer :

Phoque Crabier

Le Phoque Crabier tient son nom du fait que, lors de sa découverte, les explorateurs pensaient que cette variété de phoque ne mangeait que du crabe ! En fait, le Phoque Crabier se nourrit principalement de krill ; il utilise son extraordinaire dentition comme passoire qui lui permet de filtrer l'eau de mer qu'il a dans sa bouche pour ne retenir que le krill qu'il avale ensuite ! De couleur brun-gris clair, on observe souvent ce phoque sur les plaques de glace qui dérivent en Antarctique. Les femelles sont plus imposantes que les mâles ce qui est particulier chez les pinnipèdes. Le Phoque Crabier représente plus de la moitié des phoques présents sur notre planète ! Ses prédateurs sont l'Orque mais également le Léopard de Mer.

Plus de photos de phoques crabiers...

Phoque de Weddell

Reconnaissable à son pelage grisâtre parsemé de taches sombres et à sa petite tête, le Phoque de Weddell est un mammifère carnivore qui vit en Antarctique. Il passe tout l'hiver sur la banquise ; sa dentition lui permet de scier la glace pour y faire des trous et accéder ainsi à la mer pour y pêcher sa nourriture, composée essentiellement de poissons, de crustacés et de calamars. Nommé ainsi en l'honneur de l'explorateur James Weddell, ce phoque est capable de rester plus d'une heure sous l'eau à des profondeurs avoisinant les 1 000 mètres !

Plus de photos de phoques de Weddell...

Léopard de Mer

Le Léopard de Mer, également appelé Phoque-Léopard, est l'une des 5 espèces de phoques présentes en Antarctique. Il doit son nom aux tâches sombres, tel un léopard, qui marquent son pelage gris foncé. Tout comme chez le Phoque Crabier, la femelle est plus imposante que le mâle. Morphologiquement assez proche du Phoque de Weddell ou du jeune Phoque Crabier, il est toutefois reconnaissable grâce à son corps plus effilé et son long museau agrémenté de puissantes canines. Il a une réputation de grand chasseur, il est connu pour sa férocité envers les manchots, les otaries et les jeunes phoques qui constituent une grande partie de sa nourriture. Animal solitaire, il est considéré comme un prédateur redoutable comme peut l'être le lion en Afrique...

Plus de photos de léopards de mer...

Éléphant de Mer

Les phoques et les éléphants de mer font partie de la même famille. L'Éléphant de Mer est reconnaissable par son imposante silhouette agrémentée, pour les mâles, d'un impressionnant nez qui ressemble à une petite trompe. Ce mammifère était surtout chassé pour l'huile obtenue en faisant fondre son épaisse couche de graisse. Il est aujourd'hui protégé mais reste une espèce menacée en raison de sa sensibilité aux perturbations climatiques ainsi qu'aux pollutions.

Plus de photos d'éléphants de mer...

Otarie à Fourrure

L'Otarie à Fourrure d'Antarctique est de couleur brune pour les mâles, grise chez les femelles et noires chez les petits. Comme pour toutes les variétés d'otaries, les mâles sont 3 à 4 fois plus imposants que les femelles. L'otarie se distingue des phoques par ses oreilles externes et ses nageoires très développées qui lui permettent de se mouvoir aisément sur la terre ferme.

Plus de photos d'otaries à fourrure...

Oiseaux

Malgré les conditions climatiques difficiles, plusieurs espèces d'oiseaux vivent en Antarctique tandis que d'autres sont seulement de passage lors de leur migration. Parmi les espèces présentes on compte l'Albatros, le Cormoran, le Pétrel Géant, la Sterne, le Puffin et le Labbe. N'oublions pas les Manchots, qui sont classifiés parmi les oiseaux.

À part les manchots, voici les espèces d'oiseaux que nous avons pu observer :

Cormoran Antarctique

Le Cormoran Antarctique est une sous-espèce du Cormoran Impérial. On le trouve principalement en Antarctique. Il est reconnaissable par son ventre et son cou entièrement blancs sur le devant. Il est également caractérisé par des yeux bleus ainsi qu'une belle huppe frontale qu'il arbore en période de nidification. Il se nourrit de crustacés et poissons qu'il pêche jusqu'à une profondeur de 40 mètres !

Plus de photos de cormorans antarctiques...

Pétrel Géant

Le plumage du Pétrel Géant est de couleur brun foncé pouvant tirer vers le gris ; il est pourvu d'ailes pouvant atteindre 2 mètres d'envergures ce qui le rend très agile dans les airs. Le puissant bec de cet oiseau géant a la particularité d'être surplombé d'un petit tube qui lui permet de rejeter les excédents de sel qu'il ingurgite lorsqu'il se nourrit en mer. Le Pétrel Géant est un redoutable carnivore qui, sur terre, s'attaque aux œufs et aux manchots affaiblis ; mais il est également un charognard qui se nourrit de cadavres de phoques ou de carcasses de mammifères marins. En mer, il se nourrit de poissons, de calamars et de crustacés. Son cri très curieux ressemble à un hennissement.

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La suite

Nous poursuivons notre navigation durant 1 jour et 2 nuits en direction des îles Malouines, en repassant par le passage de Drake. Fort heureusement, nous n'avons pas à affronter la houle que nous avions à l'aller, mais les creux de 6 m sont tout de même impressionnants ! Nous sommes nettement moins malades qu'à l'aller avec seulement quelques rares nausées et finalement nous passons ce Passage du Drake "les doigts dans le nez" !

Pour lire la suite de notre aventure : Les Iles Malouines


Informations complémentaires

Durée des jours

L'Antarctique subit des périodes de longues nuits et de longs jours. Au Pôle Sud, 6 mois de nuits succèdent à 6 mois de jours. Sur les côtes de l'Antarctique, ce phénomène est moins prononcé et l'est encore moins sur la péninsule Antarctique. Cela dépend donc de l'endroit où l'on se trouve. Il est donc bon de savoir que même sur la péninsule Antarctique, il y a de très longues journées durant l'été austral. C'est le 21 décembre (été austral) que le jour est le plus long ; le 21 juin (hiver austral) étant le jour le plus court ; Voici quelques données concernant la durée des journées :

  • à Paradise Bay (péninsule Antarctique) :
    • le 21 décembre (jour le plus long) : durée de la journée = 22h00 ; lever du soleil à 2h10 ; coucher à 0h10
    • le 21 juin (jour le plus court) : durée de la journée = 3h40 ; lever du soleil à 11h20 ; coucher à 15h00
    • le 1er décembre : durée de la journée = 20h30 ; lever du soleil à 2h40 ; coucher à 23h20
    • le 1er février : durée de la journée = 17h50 ; lever du soleil à 4h30 ; coucher à 22h20
    • le 1er mars : durée de la journée = 14h20 ; lever du soleil à 6h10 ; coucher à 20h30

Dans tous les cas, en raison du climat, un voyage en Antarctique ne pourra se faire que de novembre à mars (été austral), qui correspond à la période "longues journées".

Avant de partir

Données clés du voyage

Continent visité :
Antarctique
Région visitée :
Péninsule
Sites visités :
Passage de Drake - Paradise Bay - Neko Harbour - Wilhelmina Bay - Canal Neumayer - Port Lockroy - Pleneau Bay - Port Charcot - Canal Lemaire - Ile de la Déception - Livingston Island - Détroit de l'Antarctique - Gourdin Island - Brown Bluff - Elephant Island
Le voyage :
du 18 au 27 février 2013 (10 jours)
Type d'hébergement :
Chambre-Cabine à bord d'un bateau
Moyen de déplacement :
Bateau
Nombre de personnes :
3 (Emmanuelle, Gilles et Yann (5 ans))
Langues utilisées :
Français

Conclusion - Pourquoi aller en Antarctique ?

Combien d'entre vous nous ont déjà posé la question sur notre coup de cœur à travers le monde... Nous avions toujours à l'esprit plusieurs destinations qui nous avaient conquis.
Aujourd'hui, plus aucun doute : LA destination de notre vie est l'ANTARCTIQUE ! Cet endroit du monde immaculé a dépassé toutes nos attentes et nos espérances !

Nos photos ne sont que le pâle reflet de la beauté époustouflante de cet univers polaire. Les sentiments que nous y avons éprouvés sont indescriptibles tant ils étaient intenses... Tout particulièrement le contact avec les animaux, marins et terrestres... Nous avons eu la chance de vivre un voyage unique dans un environnement exceptionnel qui nous a fait prendre encore davantage conscience de la fragilité de notre écosystème. Nous avons plus que jamais à l'esprit qu'il appartient à chacun de faire son maximum pour réduire son impact "carbone" quotidien... Chaque geste compte, aussi infime soit-il... Ce sont des milliers de gouttes d'eau qui forment les océans... :-)

Durant notre voyage nous n'avons vu aucun déchet en Antarctique ni aucune pollution lumineuse.
Nous espérons profondément que cette destination magique restera encore longtemps vierge de toute civilisation et de toute pollution...
Malheureusement, d'après les scientifiques, la péninsule Antarctique semble déjà touchée par le réchauffement de la planète car une accélération de la fonte des glaciers serait déjà en cours...

Concernant la compagnie Ponant, le bateau, mais surtout les sorties en zodiac nous ont amenés au-delà de ce que nous avions imaginé. L'équipage était aux petits soins avec les passagers et nous nous sentions comme une grande famille.
Discuter avec les naturalistes était un vrai plaisir. Tout était parfaitement bien organisé. Les débarquements étaient rapides et ultra organisés grâce à des badges et des codes couleurs qui formaient des groupes. Nos repas sur le bateau étaient divins et à chaque retour d'expédition des soupes et autres gourmandises nous attendaient pour nous réchauffer.
Nous n'avons eu aucune mauvaise surprise à la fin du voyage (comme cela peut arriver sur d'autres compagnies : facturation supplémentaire, pourboire prélevé automatiquement, etc.) et nous repartirions sans aucune hésitation avec cette compagnie ; seul frein possible : le prix élevé d'un tel voyage !

Nous espérons que le résumé de notre aventure vous aura apporté rêve et évasion !

Merci de votre intérêt, bon vent et à bientôt pour de nouvelles découvertes !

Emmanuelle et Gilles

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